Shizuo Heiwajima

Quand un des nombreux éléments de l'architecture de Tokio s'envole, grattant le ciel au côté des buildings avant de retomber avec fracas dans les rues piétonnes du quartier d'Ikebukuro, on peut déjà deviner qu'une personne a été assez inconsciente pour énerver Shizuo Heiwajima .Cet homme est considéré comme le plus puissant de son quartier, cela peut s'avérer dérisoire, quand l'on ignore que ce quartier abrite un géant russe de 2 mètres capable d'arrêter une dizaine d'hommes sans s’essouffler, un légendaire motard sans tête et une pléthore de gangs avides de contrôle. Cet homme est une bête et dès qu'il sent la colère monter en lui, rien ne pourrait l'arrêter, ses muscles se contractant - faisant fit de toutes les alarmes que son corps pourrait émettre - et soulève des poids démentiels, bien peu ennuyé par toute les répercussions physiques que cela occasionne sur ses os et son organisme en général. Mais malgré ces réponses de violence viscérale, presque mécaniques, cet homme déteste la violence, et ce que des gens voient comme une force titanesque, lui y entraperçoit sa propre faiblesse de ne pouvoir se contenir.

A côté de ça, quand Shizuo n'arrache pas les feux de signalisation pour en faire des hallebardes, c'est un homme simple. Il parle peu et ne le fait qu'avec les personnes qu'il a en grande estime. Il sait également écouter quand ces personnes ont besoin de se confier. Il apprécie le silence et les discussions sincères. Shizuo affectionne de rester en contact avec les mêmes personnes, et cultive un nombre limité de relations sur le long terme.

A côté de cela, le genre de personne qui le met plus en rogne que n'importe lesquelles sont celles qui disent aimer une personne sans la connaître vraiment. Ce genre de démonstrations d'ignorance entraîne systématiquement un élan de fureur aux allures de tempête.

Shizuo apprécie sa vie dans son quartier, il se sent même responsable de sa quiétude, mais il n'est pas très à l'aise avec tout ce qu'implique la vie urbaine, notamment cette familiarité avec les nouvelles technologies. Lui même trouve cela beaucoup trop compliqué et exècre quand son cellulaire sonne à répétition, lui laissant à peine le temps de se focaliser. Il se qualifie lui-même d'idiot et se considère comme le plus gros lâche du monde mais cela ne l'a jamais empêché d'agir et ne l'a jamais paralysé. Connaissant ses défauts, le blond est prêt à accepter les conséquences d'actes dont il  ne comprend pas forcément toute l'ampleur.

Shizuo a déjà pensé quitter la grande ville pour aller vivre à la campagne pour profiter des paysages calmes et des forêts des coins les plus ruraux du pays qu'il affectionne tant. Mais il se sent redevable à ce quartier, à ces habitants et veut la protéger de sa plus grande menace :
Orihara Izaya.

Shizuo est né dans une famille qu'il qualifie lui même de très normale et eut une enfance calme. Sa première crise de colère se déclencha suite à l'irrespect de son frère pour la propriété d'autrui et son accaparation insidieuse du pudding de son propre sang.  Alors son sang ne fit qu'un tour, ses muscles se contractèrent et le frigo passa au dessus de son crâne dans un mouvement leste avant de se stopper dans un équilibre précaire sur ses paumes chétives d'enfants. C'est un blocage de son dos qui l'empêcha providentiellement de mettre à terme son entreprise et d'écraser son frère sous 150 kilos d'électro-ménagé. Cependant cela entraîna une hospitalisation longue et handicapante et quand il sortit enfin de la clinique, ce fut pour mieux y retourner à chaque coup de sang.

Il ne blessa que peu de personned comparé à lui-même, son corps encaissait tout ses excès et les manifestait par des fractures, déplacements, de nombreuses plaies et des traumatismes variés. Il en était presque risible de constater à quel point il appréciait le lait car quelqu'un qu'il appréciait lui avait dit que cela fortifiait les os, alors que ses tissus osseux n'étaient plus que poussière à chacun de ses coups de fureur toujours plus dévastateurs. De l'école élémentaire au secondaire il n'arriva pas à maîtriser ses réactions bestiales, ne serait-ce qu'un peu, cependant son corps se renforça et gagna en force et puissance.

Au lycée il tenta de laisser derrière lui sa réputation en se teignant les cheveux en blond sous les conseils de son ami Tom, mais cela n'eut pas l'effet escompté. Et ce seulement à cause d'une personne, toujours la même, cet asticot d'Izaya O­rihara. Il le détesta du premier regard et rien que son sourire suffisait à le faire sortir de ses gonds. Trouvant cela hilarant, ce gamin lança une grande traque à l'homme avec la tête de Shizuo comme grand prix, le forçant à laisser sortir la bête en lui et à se battre tous les jours contre des hordes entières. Mais aucun de ces péquenots ne duraient une seconde et la seule odeur qui restait dans l'air à la fin d'une bataille, c'était celle nauséabonde du brun qui souriait depuis son mirador – observant tout.

Quand Shizuo sortit du lycée avec échec, il chercha un travail. Il souhaitait vite se mettre à son compte sans déranger son frère qui débutait tout juste une carrière d'acteur. Malheureusement, ses coups de sang le mirent de nombreuses fois à la porte, et quand il pensa enfin avoir trouvé un travail qu'il pourrait garder, celui de serveur de bar et que son frère souhaitait qu'il garde longtemps,  un asticot du passé refit surface. Izaya lui fit porter le chapeau d'actes qu'il avait commis. Sa haine pour Izaya suite à son licenciement ne fit que décupler.

Heureusement pour lui, il retrouva son ancien ami de lycée, Tom devenu recouvreur de créance, et devint son garde du corps. Il put enfin se stabiliser ; quand il n'était pas au travail, il errait dans le quartier d'Ikebukuro ou discutait avec son amie Celty. Celty était la plus humaine du quartier bien qu'une créature mythique sans tête et même si il ne parlait pas très bien et n'était pas connu pour sa vivacité d'esprit, ses discussions avec Celty était toujours fluides et spontanées. Mais il sentait toujours dans l'air cette odeur nauséabonde d'Izaya qui manipulait son monde dans l'ombre et il ne cessait de le traquer dans un jeu du chat et de la souris perpétuel.